Terre, une invitation au voyage

Nos 7 conseils pour photographier les aurores boréales

Hugo Blondel
Nos 7 conseils pour photographier les aurores boréales

Guide Terres d’Aventure et photographe française installée depuis 25 ans près de Kuhmo en Finlande, Sabrina Logeais nous livre ses conseils pour photographier au mieux les aurores boréales.

Observer et photographier les aurores boréales est un moment magique, suspendu. Mais ce phénomène scientifique est par définition difficile à prévoir. Cependant, il existe des astuces pour les observer et les photographier, que nous partage Sabrina.

 

1. Décrypter l'activité solaire l'indice KP

2. S'approcher du pôle

3. Attendre les nuits dégagées

4. Choisir le bon matériel photo

5. Utiliser les bons réglages techniques

6. Se protéger contre le froid

7. Garder les yeux grands ouverts

 

 

1. Décrypter l'activité solaire l'indice KP

La présence d'une activité solaire est la première des conditions pour observer les aurores boréales. "Quand il y a une explosion solaire, cela génère des vents solaires qui circulent dans l'espace. Ils mettent 2 à 4 jours à impacter la Terre. On peut les prédire grâce à des satellites performants", explique Sabrina Logeais. Des applications comme Spaceweather donnent des indicateurs comme l'indice KP, représentatif de l'activité aurorale, et fournissent des alertes. L'échelle KP débute à 0 et termine à 9. À 1, tout est calme. De 5 à 9, cela indique la présence d'une tempête solaire et donc la chance de voir des aurores très intenses. L'astuce personnelle de la photographe : "je préfère sortir et tenter ma chance si le ciel est dégagé. Même plus bas que l'indice minimum, on peut parfois capter les aurores. Il peut y en avoir avant ou après."

2. S'approcher du pôle

"Là où nous sommes, à Kuhmo, à environ 250 km au sud du cercle polaire Arctique, on peut voir beaucoup d'aurores. Même dans les années creuses, on peut en voir plusieurs fois par semaine", raconte Sabrina. La situation géographique est très importante. Plus l'on se situe au nord de la planète, proche du pôle, plus les chances d'en observer régulièrement sont importantes. En comparaison, il est très rare d'en voir en France, l'arc auroral étant actif principalement jusqu'à 65 degrés de latitude nord. Si l'activité solaire est très intense, les aurores boréales sont visibles plus au sud.

Au-dessus d'une cabane, une aurore boréale illumine la taïga ©Sabrina Logeais / Taïga Spirit

3. Attendre les nuits dégagées

L'autre condition sine qua non : il doit faire nuit. Plus la durée de l'obscurité est longue, plus l'on a de chances de les admirer. En Finlande, la période s'étend de mi-août à mi-avril. C'est sans compter sur le ciel qui doit être clair, la lune faible, et les étoiles bien visibles. S'il fait suffisamment clair, il faut choisir un endroit dégagé comme un lac, orienté vers le Nord.

4. Choisir le bon matériel photo

Ce que l'œil humain ne perçoit pas, les moyens technologiques peuvent le capter. En revanche, il faut pouvoir régler l'appareil ou le téléphone manuellement. Sabrina le confirme : "tous les appareils ne conviennent pas. Sans le mode manuel cela devient très compliqué, il faut que les aurores soient très actives pour les capter", détaille-t-elle. Le mode "nuit" de certains appareils ou téléphones permet de les photographier. Les smartphones très perfectionnés peuvent suffire pour prendre des photos d'aurores. Un trépied s'avère aussi indispensable pour stabiliser la prise de vue et assurer la netteté de l'image. Une télécommande pour déclencher la prise de vue peut également être utile.

5. Utiliser les bons réglages techniques

Une fois en mode manuel et l'appareil stabilisé, trois paramètres sont à régler correctement : le temps d'exposition, l'ouverture et la sensibilité ISO.

Pour figer une aurore sur un cliché, il faut un temps d'exposition de 2 à 30 secondes selon les appareils et les objectifs. Pour l'ouverture, les objectifs ayant une valeur comprise entre 10 et 35 mm permettent de prendre un plan large et d'avoir une plus grande ouverture, de F1.4 à F3.5. Plus l'ouverture est grande (proche de 1), plus la lumière entre dans l'appareil, nécessitant une durée d'exposition moins longue. En ce qui concerne la sensibilité ISO, il faut que l'appareil ait une plage allant "au moins de 800 à 3200 ISO". Plus l'ISO est élevée, plus la qualité d'image est altérée. "Là encore, plus les aurores sont intenses, moins l'on a besoin d'augmenter les ISO", précise la photographe.

Pour les personnes équipées d'appareils reflex ou hybrides, pouvoir passer les objectifs en mise au point manuelle ou MF (Manual Focus) est idéal pour avoir une image nette, si possible avec le marqueur de l'infini. Un vrai plus : pouvoir enlever l'AF illuminateur (la petite lumière de la mise au point).

Une aurore boréale brille au loin au-dessus d'un des nombreux lacs de Finlande ©Sabrina Logeais / Taïga Spirit

6. Se protéger contre le froid

Le froid est un ennemi de cette activité statique. "Je vous conseille de préparer votre matériel au chaud, avant de sortir. En hiver, sous - 20 degrés, on maitrise moins bien les réglages", explique Sabrina. Cela permet de minimiser la lumière artificielle des lampes pour régler les appareils une fois dehors. Le froid est aussi très énergivore : avoir plusieurs batteries et les garder au chaud est primordial. Pour le reste, l'équipement vestimentaire ne doit pas être négligé. La photographe insiste : "Il faut multiplier les couches. Des bonnes chaussures, des chaussettes, un bonnet, des gants et des chaufferettes sont utiles. Plus on est patient, plus on a le temps de voir les regains d'activité lumineuse."

7. Garder les yeux grands ouverts

Ultime conseil de Sabrina : "Il faut surtout penser à profiter du moment car l'appareil impose une distance entre l'évènement et l'humain". Gardez les yeux grands ouverts devant ce spectacle incroyable !

Retour