Terre, une invitation au voyage

[Marathon des sables] Interview : Julien Chorier et Mérile Robert

Estelle Abecassis
[Marathon des sables] Interview : Julien Chorier et Mérile Robert

Du 5 au 15 avril prochain, le désert marocain accueillera les valeureux coureurs venus se confronter à ce monstre d’endurance. Parmi eux, Julien Chorier et Mérile Robert, deux traileurs redoutables, porteront les couleurs de Terres d’Aventure aux côtés de leur troisième coéquipier, Damien Douvry.

- Que représente pour vous l'expérience du Marathon des Sables ?

Julien Chorier : Le Marathon des Sables, c'est une épreuve dont je rêve depuis longtemps, mais qui est assez difficile à caser dans un emploi du temps de course. Comme l'événement a lieu au printemps, c'est difficile pour le reste de la saison. Et puis en fait, je n'aime pas vraiment courir dans le sable... Mais voilà, l'appel de l'aventure, l'envie de découvrir ce mythe, et la certitude de passer un excellent moment avec des inconnus et quelques copains ont été les plus forts : me voilà inscrit.

Mérile Robert : Pour moi, le Marathon des Sables, c'est un peu la course « phare » de ma saison, celle sur laquelle je cale une grande partie de ma préparation quand j'ai la chance de pouvoir en prendre le départ. J'adore cette course, ce sera ma quatrième participation. Je suis loin des records mais je commence à avoir un peu d'expérience. C'est un format qui me convient, pas besoin de courir à 92% de sa VMA, je n'ai plus l'âge (rires). Il faut « simplement » gérer l'accumulation de quelques contraintes : le sable, la chaleur, le poids du sac... Enfin et surtout, c'est aussi une aventure humaine partagée avec d'autres passionnés.

Julien Chorier à l'assaut des dunes

- Quelle a été votre préparation pour cette course ?

J.C. : La préparation fait déjà partie de la course. Choisir son matériel, sa nourriture... C'est presque cela qui me motive le plus ! Ensuite, d'un point de vue physique, j'ai commencé la saison un peu plus tôt cette année pour habituer mon organisme à la chaleur, notamment avec une course à Hong Kong et une aux Canaries en février. Les deux ont permis de valider ma préparation. Depuis, j'ai diminué le travail de dénivelé pour plus de kilomètres sur le plat. J'intègre aussi quelques footings avec mon sac chargé à 7 kg. Pas facile, mais il faut s'habituer ! Les derniers réglages se feront sur place, en se basant sur l'expérience des plus expérimentés comme Mérile.

M.R. : Contrairement à l'année dernière ou mon classement fut une surprise pour beaucoup et surtout pour moi (ndlr : troisième place), je vais être un peu plus en « visibilité » et attendu cette année, donc j'en ai rajouté un peu...! Pour la préparation physique, je m'y suis pris tôt, au mois d'octobre. J'ai fait très peu de courses, excepté un ultra-trail de 270 km dans le désert aux Emirats, couru en grande partie avec Rachid El Morabit. Depuis janvier, j'ai une montée en charge progressive. Côté logistique, je commence à avoir un peu d'expérience, j'ai optimisé encore certains points, mais aller au-delà serait « dangereux » pour ma récupération entre les étapes.

Mérile Robert en plein entraînement

- Vous êtes tous les deux de grands coureurs. Quel est à ce jour votre meilleur souvenir de course ?

J.C. : Depuis une bonne dizaine d'années, j'ai emmagasiné de nombreux très bons souvenirs. Le meilleur est difficile à identifier... Il s'agit peut-être de ma seconde victoire au Grand Raid de la Réunion. Une course maîtrisée, mais surtout partagée avec toute ma famille qui avait fait le déplacement (une quinzaine de personnes).

M.R. : Je fais très peu de courses dans l'année par rapport à Julien, même si je m'oriente un peu plus vers la montagne depuis l'année dernière. Mes souvenirs les plus marquants sont ceux liés au Marathon des Sables. Les départs, les arrivées, sont souvent chargés d'émotions. L'arrivée de l'étape marathon l'année dernière au cinquième jour de course a été pour moi un moment magique, on le voit d'ailleurs sur une photo au moment de l'accolade avec Patrick Bauer.

Une aventure humaine entre passionnés

- A quoi penserez-vous sur la ligne d'arrivée du Marathon des Sables ?

J.C. : Je vais déjà me concentrer sur la ligne de départ (sourire). J'espère juste être heureux de la semaine passée dans le désert marocain. Ne pas avoir de regrets sur mes choix matériels et alimentaires. Ensuite, si je peux être performant et me mêler à la « bagarre » pas trop loin des spécialistes, je serais vraiment heureux. Je penserai bien également à toute l'équipe Terdav rencontrée en amont et pendant ce Marathon des Sables, avec laquelle je vais beaucoup partager pendant ces dix jours très intenses.

M.R. : Difficile d'imaginer, cela dépendra beaucoup du résultat final. Mais probablement... « Quand est-ce que je vais pouvoir revenir ? » (sourire)

Sur la ligne de départ

Retour